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Du 9 au 13 décembre, la première fédération syndicale de l’enseignement tient congrès à Clermont-Ferrand. Le congrès devrait voir le départ de B Groison, secrétaire générale, et son remplacement. Surtout il a lieu alors que l’environnement syndical se transforme avec un conflit de taille mais aussi un cadre législatif qui retire aux syndicats une grande partie de leurs pouvoirs.

Un nouveau secrétaire général

Heureusement un congrès de la Fsu se prépare longtemps en amont. Les grèves des transports vont probablement en perturber le déroulement. Mais l’essentiel du travail a lieu avant le congrès avec la rédaction de motions par les tendances qui structurent le syndicat.

Le choix de Clermont-Ferrand pour ce congrès rappelle un moment fondateur pour la Fsu. En 1991 c’est la Charte de Clermont-Ferrand qui a réuni les minoritaires de la FEN et amené la naissance de la nouvelle centrale syndicale.

On ne va pas dévoiler un grand secret en annonçant le départ de Bernadette Groison et l’élection le 13 décembre d’un nouveau secrétaire général. Bernadette Groison était secrétaire générale depuis 2010. Professeure des écoles, venue du Snuipp, elle était déjà aux affaires quand JM BLanquer était Dgesco.

Son successeur devrait être Benoit Teste, secrétaire général adjoint du Snes. Agé de 41 ans, il est professeur d’histoire-géographie au lycée Suger de Saint-Denis (93) où il enseigne à des premières technologiques.

Changer une certaine façon de faire du syndicalisme

Il arrive à la tête d’une fédération syndicale qui réunit des enseignants, des inspecteurs, des administratifs, des médicaux-sociaux et des personnels de la culture, de la Justice, de la Jeunesse, de l’Environnement, des Affaires étrangères, de la fonction publique hospitalière et territoriale. La FSU revendique 160 000 adhérents. Dans le monde enseignant elle est la première organisation.

La FSU a déjà connu plusieurs mouvements de lutte contre des réformes des retraites en 1995 comme en 2003 et 2010. Le Congrès va évidemment se tenir dans cette atmosphère particulière de lutte sociale.

Mais il intervient aussi au moment où entrent en application les première mesures de la loi de transformation dela fonction publique. C’est au 1er janvier 2020 que les commissions paritaires perdent leurs controle sur les mutations des enseignants.

« On est inquiet », nous a dit B Groison, « car le controle syndical permettait de contrer le clientélisme. On va inventer de nouveaux modes de controle. A posteriori on pourra repérer les passe droits et les dénoncer. Ce sera plus problématique pour défendre les enseignants. Mais on sent qu’ils sont inquiets et plus nombreux aux réunions d’information syndicales ». Le syndicat devra trouver de nouveaux outils pour continuer à épauler les enseignants. « On n’abandonnera pas les collègues ».

Pour Bernadette Groison la nouvelle loi « veut éloigner les personnels des syndicats ». « En diminuant les pouvoirs des commissions paritaires , en supprimant les CHSCT, le gouvernement se prive des alertes sur ce qui se passe sur le terrain. Il se prive de l’expertise des syndicats. On va démonter qu’il a intérêt à laisser leur place aux syndicats ». Pour B Groison, la loi va « changer une certaine façon de faire du syndicalisme. L’enjeu du congrès c’est de voir comment on surmonte cette loi ».

F Jarraud