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Comment dit-on qu’on retire un projet de loi ? On l’améliore. C’est le terme utilisé par E Macron le 18 décembre. « Le président de la République n’abandonnera pas le projet, il ne dénaturera pas le projet, mais il est disposé à l’améliorer ». La déclaration vient après la « meilleure proposition » évoquée par E Philippe le 17 décembre. Elle vient aussi après l’échec de la rencontre entre les syndicats et le premier ministre le 18. Et après le communiqué de l’intersyndicale appelant à la mobilisation jusqu’à la fin de l’année. Le problème des enseignants reste lui entier…

E Philippe avait amorcé un pas en arrière dès le 17 décembre à l’Assemblée en déclarant : « J’ai affirmé avec la plus grande clarté que si les partenaires sociaux – en qui j’ai confiance – sont capables de se mettre d’accord pour dire comment ramener le système actuel à l’équilibre à l’horizon 2027, et donner place à un système équilibré, je prendrai leur solution…. C’est très clair. L’objectif est donc simple : garantir l’équilibre en 2027. Si les partenaires sociaux avancent une meilleure proposition, nous l’adopterons ».

Le 18 décembre, c’est Emmanuel Macron qui est intervenu dans le débat en demandant au gouvernement d’être disponible durant les fête spour poursuivre les discussions avec les syndicats. « Le président de la République n’abandonnera pas le projet, il ne dénaturera pas le projet, mais il est disposé à l’améliorer », ajoute le président. Outre l’âge pivot, le calendrier de la réforme pourrait changer.

Le 17décembre, l’intersyndicale Cgt, FO, FSU, Solidaires, avec le soutien de l’UNL, le MNL et l’Unef, a écarté l’idée d’une trêve de Noël. Elle demandé à nouveau « le retrait total du projet ». Elle « appelle l’ensemble du monde du travail et la jeunesse à poursuivre et renforcer la grève, y compris reconductible… Sans annonce du retrait, il n’y aura pas de trêve ». L’intersyndicale appelle à des mobilisations jusqu’à la fin de l’année.

Le premier ministre a reçu le 18 décembre les syndicats sans qu’un accord soit trouvé. « Pour la CGT, le gouvernement « ne fait rien pour apaiser le mécontentement ». L Escure (Unsa) souligne « des ouvertures sur la pénibilité, lesfins de carrière et le minimum de pension » mais rien sur l’âge pivot. La Cfdt constate que ce point ne bouge pas mais voit aussi des « signes d’ouverture » sur d’autres points. « On est très très loin d’un accord » a déclaré L Berger. L’intervention de l’Elysée pourrait le faire changer d’avis.

Reste la situation des enseignants. Le mouvement enseignant , si massif, repose sur une situation salariale très particulière et pour laquelle aucune solution sérieuse n’est avancée. Surtout le ministre utilise la réforme des retraites pour changer le métier enseignant et exiger davantage des enseignants. Le mouvement enseignant pourrait être victime d’un accord sur l’âge pivot.

F Jarraud