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Enseigner dans un collège rural comme celui de Gemozac (17) c’est découvrir la fracture numérique. C’est aussi, là comme ailleurs, apprendre aux élèves à gérer la liberté et la sécurité sur Internet, deux thèmes du programme d’EMC. Comment faire prendre conscience aux élèves des droits et devoirs liés à l’utilisation d’Internet ? En leur faisant réaliser une application dans Glide Apps qu’ils pourront tous avoir sur leur smartphone. C’est le pari de Johann Nallet, professeur d’histoire géographie au collège de Gemozac (17). Il s’explique sur ce choix.

Pourquoi avoir choisi de travailler ce thème de liberté et sécurité sur Internet ?

Comme professeur d’histoire géographie EMC j’ai le devoir de former de futurs citoyens responsables. Comme enseignant je participe à l’éducation aux médias et à l’information (EMI). L’EMI est transversale et implique de former les élèves à apprendre à s’informer et à utiliser les outils d’Internet de manière autonome. Derrière la notion de “liberté et sécurité sur Internet” il y a la question de la loi et son respect, une importante question d’EMC.

Vous avez choisi de faire travailler les élèves en groupe. Pourquoi ?

On ne peut pas demander à chaque élève de traiter un sujet aussi vaste. Donc les élèves sont répartis en groupes et chaque groupe travaille sur un sujet précis qui concerne liberté et sécurité sur internet. Ils travaillent sur des sujets comme : le téléchargement de musique sur internet, le jeu vidéo en ligne, les cookies, la géolocalisation, le cyberharcèlement, la responsabilité de ses propos sur internet etc. Mais c’est la mise en commun qui est vraiment mobilisatrice et qui donne du sens au travail des élèves. Cette mise en commun se fait dans la création de l’outil commun : l’application Glide Apps. Elle se matérialise dans un quizz final que font tous les élèves. Au final, chaque élève a une vision de l’ensemble des thèmes.

Pourquoi choisir la création d’une application pour traiter ce thème ?

La première raison c’ets que dans une application on peut avoir une richesse documentaire plus grande que dans un dossier documentaire classique. On peut y intégrer des vidéos par exemple. Cela a une dimension ludique pour les élèves qui y travaillent. Et l’actualisation est plus facile. Pour moi c’est aussi plus simple pour le cours : les élèves ont leurs fiches de travail sur leur tablette, le quizz final sera sur la tablette aussi.

Enfin avec l’application on entre directement dans le sujet de “liberté et sécurité sur internet”. Pour Glide Apps il faut affronter la question de l’inscription des élèves dans Gogle alors qu’ils n’ont pas la majorité numérique. C’est donc moi qui m’inscrit et fait la compilation finale. Les élèves savent aussi que j’aurais aimé intégrer un tchat dans l’application mais ça posait aussi la question de la majorité numérique.

L’application a un dernier intérêt. Elle peut vivre et continuer à être alimentée tout au long de l’année. Les élèves ont sur leur smartphone le résultat du travail en commun, de quoi réviser et un outil sur lequel leur professeur peut intervenir pour l’amender et lui donner unevie plus longue.

Propos recueillis par F Jarraud

La séquence