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500 millions s’approchent mais 10 milliards s’éloignent. A l’issue d’une rencontre avec JM Blanquer, le 13 janvier au soir, malgré la confirmation d’une revalorisation à hauteur de 500 millions, la FSU manifeste surtout de la déception et des inquiétudes. Déception car ni le volume ni le calendrier ni les modalités de la revalorisation ne sont connus. Inquiétude car JM Blanquer lie la revalorisation à des contreparties. La réunion a surtout établi un calendrier précis sur les missions des enseignants et leur évolution. Pour la FSU la revalorisation doit commencer maintenant. Et la mobilisation des enseignants doit continuer et s’approfondir.

Une avancée

« Ca avance un peu puisqu’on a eu quelques éléments sur le budget 2021 qui prévoirait 500 millions pour la revalorisation. Il y a un petit engagement sur cette somme », a déclaré Benoît Teste, secrétaire général de la Fsu, à la sortie de la réunion avec JM BLanquer le 13 janvier au soir. A vrai dire l’annonce de 500 millions avait déjà été faite par G Darmanin en décembre. Le 9 janvier, JM Blanquer annonçait « de premières augmentations pour l’année civile 2021… C’est entre 400 et 500 millions par an supplémentaires, qui s’ajoutent année après année… Les augmentations de salaires, tout au long de cette décennie 2020… Le budget de l’éducation nationale pourrait passer de 1 milliard à 1.3 à 1.5 milliard en 2021. 1.3 milliard, j’espère un peu plus ». Le 13 janvier JM Blanquer a confirmé 500 millions de hausse de son budget en janvier 2021.

Pour quatre déceptions

La première déception concerne le montant de la revalorisation. Son volume total n’est pas donné. « On ne parle même plus des 10 milliards », dit B Teste. « Ils ne sont plus confirmés ». Le ministre d’ailleurs ne parle plus du maintien du niveau des retraites. « On n’est pas rassuré par le fait que le ministre dise que les retraites des enseignants seront dans la moyenne des autres fonctionnaires car on est persuadé qu’elles vont considérablement baisser », ajoute B Teste.

Second motif de déception, le champ de la revalorisation n’est pas connue. « On n’a pas d’éléments tangibles sur les éléments de carrière qui seront affectés », explique B Teste. « On est inquiet que tous les enseignants ne soient pas concernés car le ministre rappelle que la revalorisation est liée à la réforme des retraites. Il souhaite consacrer davantage de revalorisation aux enseignants nés après 1975. Pour nous une revalorisation qui ne concerne qu’une partie des enseignants n’est pas une revalorisation ». Effectivement 500 millions pour un million d’enseignants aboutirait à une quarantaine d’euros par mois c’est à dire pas grand chose. Cette revalorisation prendrait davantage consistance même si 55% des enseignants ont moins de 45 ans.

Troisième motif de déception, la forme de la revalorisation. JM BLanquer refuse de répondre quand on lui demande si ce sera du salaire ou des primes. « Il dit que tout est ouvert », dit B Teste. « Si elles sont versées à tous ça peut être un compromis. Mais ce n’est pas clair car JM BLanquer parle de la possibilité de travailler sur l’ISOE et l’ISAE (deux primes versées à presque tous les enseignants) en ajoutant qu’il serait intéressant de revoir les missions sur l’orientation et le suivi des élèves. Cela signifie t-il un alourdissement des tâches ? », demande B Teste. Dans un document envoyé aux syndicats, le ministre prévoit une série de réunions sur ces questions.

C’est donc la 4ème déception. JM BLanquer, comme E Macron, continue à lier la revalorisation à un examen des missions des enseignants et la redéfinition du métier. « Le ministre va t-il introduire l’idée de la rémunération au mérite, en focntion des missions prises ? » se demande B Teste. La prochaine échéance sur cette question aura lieu le 6 février pour un examen des indemnités et des éléments de carrière en lien avec la revalorisation. Pour la FSU il est clair que la revalorisation ne peut aps attendre 6 mois ou un an. « C’est dès maintenant qu’il faut des mesures de revalorisation », dit B teste. « Et ce soir on n’a pas de signaux tangibles et concrets sur ses éléments ».

L’appel à la grève maintenu

La FSU appelle donc à maintenir la mobilisation. « Le fait qu’on prenne la mesure du malaise enseignant ets à mettre à l’actif de cette mobilisation », précise t-il. Et puis rien n’est réglé sur les questions de fond posées par la réforme des retraites. « Partir à 64 ans pour un enseignant ce n’est pas possible », donne en exemple B Teste. Il espère que le mouvement s’intensifie et s’élargisse. « Le mouvement va continuer car il est profond » affirme t-il. La FSU a déposé des préavis pour les 14 et 15 janvier. Avec l’intersyndicale, elle souhaite une journée forte de mobilisation et grève le 16 janvier.

L’UNSA ferme sur ses positions

Alors que la FSU quittait le ministère, Frédéric Marchand, secrétaire général de l’Unsa Education, et Stéphane Crochet, secrétaire général du Se Unsa, avaient rendez vous avec JM Blanquer. « Ca fait un moment qu’on est au courant des 500 millions », a décalré F Marchand. « Si le ministre ne va pas au delà de la première marche (2021) ça nous pose problème car on a besoin de visibilité sur plusieurs années. On est prêt à négocier mais au delà de la première marche ». F Marchand demande aussi que « la compensation sur les retraites soit traitée avant avril ». C’ets à dire que les négociations concernant les enseignants aient lieu avant le vote de la loi retraites. Sur les contreparties demandées par le ministre, l’Unsa ne veut discuter que « s’il s’agit de mieux vivre nos métiers, de reconnaitre du travail invisible non pris en compte ». Sinon « on ne va pas s’entendre ». Pour l’unsa la revalorisation doit être salariale « et non quelque chose de variable d’une année à l’autre ou d’une personne à l’autre ». On semble donc loin d’un accord entre les propositions du ministre et les attentes des deux principales organisations.

F Jarraud

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