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 » Le projet de loi annoncé par Emmanuel Macron, visant « à renforcer la laïcité », dans les déclinaisons présentées par ce dernier, n’a in fine pour résultat que de figurer le musulman comme l’ennemi irréductible dont il faudrait davantage contrôler le culte, la présence et l’action sur le sol républicain. Il n’aborde pas les autres potentiels « séparatismes », ni les autres cultes ou mouvements associatifs, dont plusieurs ne sont ni mixtes, ni laïcs, ni même inspirés par quelque « lumières ». Il n’aborde pas de front la question du terrorisme et du fanatisme – auxquels ont été également confrontés des pays majoritairement musulmans…; terrorisme et fanatisme qui ne sont d’ailleurs pas propres aux mouvances liées à l’islam (citons les attentats d’Olso, d’Utoya ou de Christchurch, ceux également contre les mosquées comme à Quebec ou à Bayonne, entre autres) »,écrivent des chercheurs spécialistes des sociétés musulmanes dans Médiapart.  » Que reproche-t-on finalement aux communautés musulmanes de France ? D’avoir dû s’adapter par des solidarités de quartier aux ghettos constitués par la République elle-même ? Il suffit de s’y rendre pour saisir que la République est loin d’être une et indivisible, tant manquent les institutions régaliennes et surtout les services publics…  » Dans leur grande majorité les musulmans de France ne cherchent qu’à échapper aux amalgames entretenus par les représentants de la République trop souvent attirés par le fait de courir après les électeurs d’extrême droite, au risque de souffler sur des braises. Et si le dénommé séparatisme n’était que le signe d’une exclusion grandissante de pans entiers de la société que la crise actuelle nous remet sous les yeux. L’impéritie, voire l’incurie, de notre classe dirigeante en la matière n’est-elle pas à cacher en masquant ses effets délétères, notamment en transformant le ressentiment des ghettoïsés en l’origine des problèmes politiques ? Agirait-elle comme un pompier pyromane ? » La tribune est signée par des personalités reconnues comme François Burgat, Catherine Coquery-Vidrovitch, Bernard Hours, et Françoise Lorcerie.

La tribune

Macron et le réveil républicain