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« Ce 2 février marque une nouvelle étape dans la lutte contre l’épidémie », a annoncé Gabriel Attal, porte parole du gouvernement, à l’issue du conseil de défense sanitaire qui s’est tenu le 2 février. Il annonce une concertation la semaine prochaine sur la révision du protocole sanitaire de l’éducation nationale et une annonce dans le courant de la semaine prochaine. Mais ce qui est vraiment inédit, et même peut-être unique dans le monde, c’est un gouvernement qui prépare un allègement du protocole alors que le taux d’incidence dépasse 10 000 dans les lycées de 7 départements et que sa moyenne s’établit autour de 6000 dans les écoles et établissements scolaires. Original, non ?

Une nouvelle étape

« Ce 2 février marque une nouvelle étape dans la lutte contre l’épidémie. Les écoles n’ont pas fermé. Nous avons gardé la tête froide face à Omicron », se félicite Gabriel Attal à la sortie du conseil des ministres, le 2 février. Il annonce la levée de restrictions pour les spectacles, le télétravail et le port du masque dans la rue.

Le porte parole du gouvernement souligne la baisse du taux d’incidence cette semaine (-4%) et parle d’un recul. « Aujourd’hui l’épidémie semble s’inverser », dit-il. Tout en reconnaissant que la situation reste tendue dans les hopitaux.

Annonce la semaine prochaine pour les écoles

Pour l’éducation nationale, « ce qui a été décidé c’est une concertation menée par le gouvernement la semaine prochaine », avec les organisations syndicales et les parents d’élèves, « ensuite une annonce faite dans le courant de la semaine prochaine ».

Le gouvernement travaille sur le niveau du protocole, qui pourrait redescendre à 2, le port du masque à l’école élémentaire, qui pourrait être supprimé en classe, et la gestion des cas contacts et des tests, qui pourrait encore être allégée.

Toutes ces mesures pendraient effet à la rentrée des vacances de février c’est à dire entre le 21 février et le 7 mars selon les zones.

Des mesures sans rapport avec l’explosion de l’épidémie

Le premier ministre a promis des allègements du protocole. Mais, au regard de la situation actuelle, cela semble irréaliste. La semaine dernière l’Education nationale a battu le record d’élèves contaminés avec 572 072 cas, selon les chiffres, traditionnellement bas, du ministère. Un nouveau record a aussi été battu en ce qui concerne les taux d’incidence dans les établissements scolaires. Au 29 janvier le taux d’incidence des lycées des Deux Sèvres atteint 11 118, celui de la Haute Vienne 11 080. 11 autres départements dépassent 9 000 , soit trois malades en moyenne par classe. Le taux moyen des lycées est à 6 671. Celui des collèges est à 6995 avec 13 départements métropolitains au dessus de 9000 (10 961 dans les Pyrénées atlantiques). Ce n’est pas mieux dans les écoles élémentaires avec un taux moyen de 6532 et 4 départements au dessus de 9000. En école maternelle on est à 4091 et 3 départements (64, 12, 19) dépassent 6000.

Croire que dans 3 semaines on aura rejoint un taux suffisant pour retirer les masques dans les salles de classe est vraiment très optimiste. D’autant qu’un nouveau variant , BA2, arrive. Selon G. Attal, il est « plus contagieux encore qu’omicron avec des risques importants de recontamination mais pas plus dangereux qu’omicron ».

Le gouvernement semble miser sur la faible dangerosité d’Omicron. Certes elle est beaucoup plus faible que la variant A. Mais comme la masse de contaminés est beaucoup plus importante, le nombre de décès a doublé cette semaine. Et une étude de Santé Publique France montre l’explosion des PIMS chez les enfants avec près de 400 nouveaux cas en janvier. Mais la réalité sanitaire pèse t-elle encore face aux échéances politiques ?

François Jarraud