« Mais l’emploi du temps n’est pas seulement affaire de chronologie ; il définit aussi les modalités d’occupation de l’espace scolaire et la structuration des enseignements. Il s’inscrit dans un système de normes, arrêtées nationalement de façon (beaucoup trop) rigoureuse. Il incarne une forme scolaire qui, dans sa définition « classique », répond comme la tragédie racinienne à la règle des trois unités : il doit y avoir cohérence entre le temps (les heures de cours), le lieu (la salle), l’action (les tranches du programme)… Dans la perspective traditionnelle, peut-être idéalisée par la nostalgie, cette organisation annuelle s’inscrit elle-même dans une représentation temporelle plus large. Le temps de l’éducation est celui d’un progrès (une progression) vers l’épanouissement de l’élève et la maîtrise des savoirs. Depuis plus de deux siècles, il suppose une confiance dans la perfectibilité de l’esprit humain, selon la formule de Condorcet… Cette représentation est aujourd’hui menacée, et se développe le sentiment d’une crise chronique ». L’AFAE organise à Paris du 24 au 26 mars son colloque annuel qui aura pour thème « Temps et contre temps à l’Ecole ». Au programme : I Ferhat sur « temps de l’école, temps des politiques », J Tourneville sur le rapport au temps des enseignants, une table ronde sur les rythmes scolaires et une dizaine d’ateliers.
