L’Expresso du 14 décembre 2022
- Le fait du jour -
Le ministère arrivera-t-il à recruter suffisamment en 2023 ? Il y aura presque autant de postes proposés aux concours de l’enseignement en 2023 qu’en 2022. C’est ce que montrent les arrêtés publiés au Journal officiel le 13 décembre. Le nombre de postes est identique pour les premier et second degrés, avec un peu plus de…
Pour la rentrée 2022, le ministère annonçait une hausse significative des « moyens » d’enseignement, particulièrement dans le premier degré. La carte scolaire de la rentrée 2023, présentée le 13 décembre, rompt avec cette tendance. C’est une baisse nette d’environ 1300 postes ETP qui est annoncée pour la rentrée. L’enseignement primaire, privilégié jusque-là, subit les…
- Les disciplines -
À l’école Frescatis de Saint-Pons de Thomières, dans les hauts cantons de l’Hérault, la journée du 9 décembre est consacrée à la laïcité et au vivre ensemble. Et ce n’est pas nouveau. Claire Sompayrac – directrice et enseignante de la classe de MS-GS, et Sophie Gazel, enseignante de la classe de CP-CE1-CE2 expliquent ce qu’elles…
- L'élève -
À quelles sources une lycéenne d’origine populaire, rêveuse, solitaire et réfractaire au système scolaire, puise-t-elle la force de s’opposer à l’injonction parentale : être la première dans la famille à réussir au baccalauréat ? Sylvie Verheyde, réalisatrice de « Stella est amoureuse », son 7ème long métrage d’inspiration biographique, transcende ici avec brio l’expérience de…
- Le système -
« Assez des demi-mesures, de la division entre les personnels qui seraient concerné·es par une revalorisation et les autres qui ne le seraient pas, du discours méprisant et mettant en péril nos métiers en prétendant définir des missions supplémentaires alors que les tâches se sont déjà considérablement alourdies, assez des projets méprisants contre les lycées…
Avec les suppressions de postes, « le gouvernement fait des choix à rebours des défis fondamentaux posés à notre École : réussir la démocratisation de l’école, accroitre le niveau général de formation, les arbitrages budgétaires et, son corollaire, la répartition académique passent à côté du sujet », écrit le Se Unsa. « Le gouvernement fait…
Pap Ndiaye s’est rendu le 13 décembre au lycée Voillaume d’Aulnay-sous-Bois (93), établissement où les élèves travaillent sans chauffage, sans sanitaires et parfois sans électricité. « Il y a des travaux urgents à faire « a dit le ministre qui rappelle qu’il n’a pas les bâtiments en charge mais « les bonnes conditions pédagogiques pour…
Vingt professeurs ont exercé leur droit de retrait au collège Petit Versailles à La Flèche (Sarthe) le 12 décembre. Il faisait 12 degrés dans les salles de classe. Le chauffage fonctionnement mal, le département a doté l’établissement de radiateurs mobiles. Mais leur mise en route fait sauter l’électricité du collège. Les professeurs en ont assez……
50 degrés en salle de classe, cela s’est vu à Marseille. Demain cela risque de devenir fréquent. Rodrigo Arenas, député LFI, organise une journée d’étude sur l’adaptation de l’école au changement climatique aujourd’hui. Parmi les intervenants, MA Sélosse, écologue, C Leconte, architecte, B Hartmann écologue, M Barra, écologue.
- La classe -
« Affirmer qu’une nouvelle institution éducative succèdera à l’institution scolaire peut paraître excessif. Mais comment nier que l’École est désormais fragilisée et ressemble de plus en plus à un vieux meuble que nous gardons par habitude ? Non pas en raison d’un affaiblissement de la demande d’éducation, au contraire croissante, mais des attentes des demandeurs.…
« Le développement lexical est un enjeu majeur des premières années de vie et tout au long de la scolarité… Des difficultés dans l’acquisition du vocabulaire peuvent avoir un impact fort dans la trajectoire développementale d’un enfant. La question du développement lexical, son décours, son contexte et ses déterminants est donc cruciale pour toutes les…
- Les disciplines -
La DSDEN de la Vienne publie des ressources autour du film « Jeux d’images » de Normann McLaren. On y trouve notamment le carnet de notes d’un enseignant : analyse des courts métrages, apports pédagogiques, etc ; une présentation de l’œuvre de McLaren, des propositions pédagogiques autour de plusieurs films dont une introduction au ciné…
Un outil simple proposé par La classe de Florent. Présent (nouvelle version 3) permet de créer facilement des étiquettes. Chaque enfant cherche son étiquette et elle se place dans une des fenêtres des présents. Chaque étiquette est personnalisable. Le programme indique le nombre de présents et d’absents Présent
L'édito
Pour une dissolution du « choc des savoirs »
L’Ecole ne découvre pas la violence institutionnelle, gouvernementale, managériale de la présidence macroniste. Elle y est confrontée depuis 7 ans de mise en place d’une politique verticale qui cherche à la broyer pour la soumettre à un ordre néolibéral de plus en plus décomplexé, de plus en plus assumé.
Avec la réforme de la voie professionnelle, le récent « choc des savoirs » en est l’expression la plus insupportable, la plus cynique. Enrobant d’une onctuosité jésuitique son langage et ses intentions, cette politique éducative n’a eu cesse d’attaquer les plus fragiles, pour mettre en place un système d’orientation de plus en plus précoce, se contentant d’exceptions consolantes pour légitimer la reproduction sociale.
Sur tous ces points, la victoire du Nouveau Front Populaire le 7 juillet, si fragile soit-elle, est porteuse d’espoir. Et à 20 heures, l’Ecole s’est remise à croire en un avenir renouant avec ses valeurs émancipatrices.
C’était sans compter sur Nicole Belloubet, qui, après le coup de la circulaire de rentrée pour rien, entre déni de réalité, et chant du cygne, continue de se projeter ministre de l’Education nationale, dans une ultime provocation.
Le mardi 9 juillet, comme si de rien n’était, et comme si rien ne s’était pas passé, elle annonce ainsi sans sourciller , entendre « suivre attentivement » la mise en place des groupes de niveau, pudiquement maquillés en groupes de besoin, « dans chaque collège, en 6e et en 5e, en français et en maths ». Magnanime, elle consent toutefois à reconnaître qu’ « il y a plusieurs manières de faire » et promet donc de veiller à l’évaluation « des groupes de besoin qui seront mis en place » pour en « tirer les conséquences ». Mais conclut, confiante, « qu’aucun gouvernement, quel qu’il soit, ne peut aller à l’encontre de différentes manières d’aider les élèves ». Formule consensuellement bien creuse et au caractère on ne peut plus sibyllin, qui ne mange par ailleurs pas de pain.
On ne doute pas qu’à date l’ensemble des collèges aient effectivement préparé pour la rentrée « dans chaque collège, en 6e et en 5e, en français et en maths », l’organisation, sous des formes diverses, de ces groupes, malgré leur massive contestation par les équipes éducatives, personnels de direction, enseignant·es, parents d’élèves.
Mais on ne doute pas non plus des capacités d’adaptabilité des établissements scolaires. Ils n’ont cessé ces dernières années, entre ordres et contre-ordres, d’en faire la démonstration. Les usines à gaz, on sait faire ; les défaire on sait faire aussi.
Alors, oui les moyens continueront de manquer à la rentrée, oui la crise de recrutement ne va pas se régler par magie, oui l’Ecole sera encore en souffrance. Mais il est essentiel qu’Emmanuel Macron respecte les résultats des élections du 7 juillet, sous peine de délivrer à tous les élèves de France une désastreuse leçon d’Education Morale et Citoyenne.
Il sera alors urgent, et possible, dès la mise en place d’un gouvernement issu du Nouveau Front Populaire, de décréter l’abandon des groupes de « niveau-besoin », et la dissolution du « choc des savoirs »…
Le rédaction du Café pédagogique