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La
principale innovation pédagogique de l’enseignement secondaire va-t-elle
disparaître ? Dans un entretien accordé au Figaro le 12 juin, Philippe
Meirieu, directeur de l’IUFM de Lyon, annonce que « le ministère vient de
décider de ne plus faire entrer dans l’évaluation du baccalauréat les «
travaux personnels encadrés »
. Nous n’avons pas encore eu confirmation
de cette information. Si cela se confirme, cette décision mettra en danger
les TPE, les lycéens préférant en terminale se concentrer sur les futures
épreuves. Elle apparaîtra pour le moins injustifiée. En effet, bien que les
TPE soient une matière optionnelle du bac général (coefficient 2 seulement),
ils sont présentés par pas moins de 85% des candidats ! C’est dire le succès
tout à fait unique de ce dispositif. Ajoutons que le nombre de candidats
présentant les TPE a plus que doublé de la session 2002 à 2003, passant de
129.000 inscrits à 278.000. Ce plébiscite pour une épreuve du bac s’explique
par la nature même des TPE, une recherche pluridisciplinaire menée par un
petit groupe d’élèves encadrés par deux enseignants de disciplines
différentes, et par un processus d’évaluation unique au bac, qui prend en
compte la démarche de l’élève tout au long de l’année. Les TPE ont des
adversaires, opposés à toute introduction de la pédagogie de projet dans
l’enseignement. Mais on voit mal comment on pourrait justifier leur retrait
du bac après un tel succès. Cette décision vient après la mise entre
parenthèse de l’ECJS, autre innovation, en terminale. Pour P. Meirieu, la
décision concernant les TPE « est une régression qui compromet la
crédibilité de l’examen »
. Au-delà ce serait également un très mauvais
signe pour tous ceux, et ils sont nombreux, qui souhaitent une véritable
réforme du système éducatif. L’éducation nationale est-elle condamnée à
l’immobilisme ?
Le
Figaro

Les TPE au bac 2003 (PDF)
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