Le
pré-rapport provisoire de la commission Thélot est en ligne sur le site du
SNES. L’ouvrage pose des principes pour l’école avant de proposer 8
programmes d’action. Il s’agit avant tout pour la commission d’assurer une
« égalité de résultats » qui permet à tous les jeunes de trouver leur place à
l’Ecole. Ainsi, au titre des principes, la commission veut « assurer les
conditions de possibilité de l’acte pédagogique et du vivre ensemble à
l’École, en développant notamment l’éducation à la civilité et à la
citoyenneté…; garantir l’égalité des chances et des résultats, en
considérant que la priorité doit être donnée aux conditions permettant aux
plus faibles de réussir leur intégration sociale…; définir… un socle commun
des connaissances, compétences et règles de comportements jugées
indispensables à l’intégration dans la société du XXIe siècle ». Le
« socle commun » concerne le primaire et le collège et comprendrait la
maîtrise du français, les maths, l’anglais, la maîtrise des TIC et la
formation citoyenne. Autour de ce noyau se grefferaient peu à peu d’autres
disciplines : eps, arts, technologie, « humanités », sciences etc. A partir de
la 5ème, une diversification serait instaurée avec de nouvelles disciplines.
Sans maîtrise du socle commun, l’élève ne pourrait aller au lycée. Celui-ci
serait également largement refondé avec une revalorisation de l’enseignement
professionnel, un redécoupage de l’enseignement technologique autour de 4
filières seulement (industrielle, commerce et gestion, arts appliqués et
santé action sociale). Il obtiendrait plus d’autonomie et une nouvelle
équipe de direction associant au conseil d’administration un « conseil de la
communauté éducative » et un « conseil pédagogique ».
La commission veut aussi favoriser la mixité sociale. Pour cela elle demande
un politique de discrimination positive ambitieuse et propose de fermer les
établissements trop difficiles.
Enfin, la commission souhaite redéfinir le métier d’enseignant : » Sans
doute convient-il, en continuant de valoriser la passion pour le savoir qui
détermine leur engagement, d’inciter les professeurs à élargir leur
conception du métier ». C’est-à-dire qu’à coté de l’instruction, les
enseignants devraient participer à la formation citoyenne des élèves. »
Si dans la définition du service des enseignants l’inscription des plages
horaires consacrées à l’enseignement est évidemment centrale, les autres
facettes du métier devraient aussi être précisées Aussi la Commission
propose-t-elle que le cadre national de la définition du service d’un
professeur de lycée et collège soit redéfini et qu’à côté du service actuel,
les (nouvelles) missions soient réglementairement inscrites et
rémunérées ».
Le pré-rapport se situe donc plutôt dans l’esprit de la loi d’orientation de
1989 qui visait à une démocratisation de l’école. Il élargit le métier
d’enseignant ce qui obligera à financer des bureaux et des outils de
communication pour les enseignants. Que retiendra F. Fillon d’un texte qui
semble sur plusieurs points en contradiction avec le conservatisme
pédagogique ? Dans son discours du 1er septembre, le ministre a évoqué un
« socle commun » de connaissances.