Par Noura Mallah
Non au fichage systématique et organisé des individus et des mineurs, tel a été le mot d’ordre du collectif réuni le 9 septembre en conférence de presse, à la Bourse du Travail.
Une innovation de taille : collégiens et lycéens fichés
Qui est visé par Edvige ?
Sont susceptibles d’être fichés les groupes ou catégories de personnes « ayant sollicité, exercé ou exerçant un mandat politique, syndical ou économique ou qui joue un rôle institutionnel, économique, social ou religieux significatif ».
L’exploitation documentaire et valorisation de l’information générale, procédure plus connue sous le nom d’Edvige, soulève un certain nombre de craintes, tant le fichage qu’elle prétend organiser s’immisce dans la vie privée du citoyen lambda comme du mineur à partir de 13 ans. Edvige se propose de ficher tout acteur de la vie sociale, politique et syndicale. La grogne monte, elle s’est organisée autour d’un collectif, né le 16 juillet dernier. Aujourd’hui, il est en ordre de bataille et pointe du doigt tous les dangers liés à ce type de fichage, alimenté par une logique sécuritaire er répressive. Il demande le retrait pur et simple des fichiers Edvige et Cristina. Les membres du collectif mettent également en garde contre les expressions volontairement vagues qui encadrent ce décret « titres d’identité », « environnement de la personne ».
Jean-Pierre Dubois, Président de la Ligue des Droits de l’Homme, met en garde contre la globalisation du fichage induit par Edvige : les données collectées sont sans limite de temps, leur accès est interdit, les mineurs à partir de 13 ans seront fichés, ce qui est en soi la principale innovation, l’amalgame est établi entre le citoyen, le militant, et le terroriste : tous relèvent du même fichier.
François Sauterey, président du RAS, Réseau associatif et syndical, dénonce les dérives de ce système d’exploitation, notamment auprès de populations mineures, dont les droits fondamentaux risquent d’être profondément bafoués, aux dépens des Droits des enfants.
Les recours ?
Plus de 130 000 signatures individuelles ont été recensées sur le site du collectif, 13 recours déposés en Conseil d’Etat, 3 saisines de la HALDE et du CNS, 27 questions écrites de parlementaires, des interpellations d’élus locaux par les citoyens et organisations, des actions locales, des créations de collectifs locaux, plus de 50 communiqués d’organisations, plus de 60 titres de presse… Les actions sont de plus en plus nombreuses et émanent d’organisations très variées.
Rendez-vous le 16 octobre pour la fête à la Sainte Edwige !
Une journée de mobilisation symbolique est prévue le 16 octobre prochain dans toute la France, des rassemblements sont attendus notamment autour des préfectures, sous-préfectures et mairies.
Une fiche parodiant Edvige sera envoyée à tous les organes de presse, elle vise à souligner avec humour l’absurdité des procédures de fichage. Elle est en ligne sur le site du collectif Non à Edvige.