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Par Françoise Solliec

Classes à PAC, ateliers d’écriture, initiation à la poésie ou au théâtre, autant de projets qui peuvent être l’occasion d’une résidence d’écrivain. Saviez-vous que le conseil régional d’Ile-de-France peut vous permettre de financer un tel projet ?

En novembre 2006, le conseil régional d’Ile-de-France décidait, dans le cadre de sa politique culturelle autour du livre, de soutenir la création et la vie littéraire, notamment avec un programme régional de résidences d’écrivains. Dans la définition de ce programme, il est précisé que « l’aide régionale spécifique constitue une aide au projet pour le porteur et une aide à la création pour l’auteur. Elle vise à accompagner, sur une durée allant de 2 à 10 mois, les projets de résidence d’écrivains qui favorisent une relation vivante des habitants a la création littéraire tout en permettant le projet d’écriture propre à l’auteur. Elle entend par « résidence » l’association d’un auteur et d’une structure d’accueil pour réaliser un projet d’action littéraire » nous explique Xavier Person, chef du service Livre au sein de l’unité Société de l’administration régionale.

Vingt-six projets ont été financés en 2007-2008 et trente-cinq cette année, à raison d’une bourse de 2 000 € par mois pour l’auteur et d’une subvention maximale de 12 000 € pour la structure d’accueil. Les dossiers sont présentés conjointement à un comité de lecture par l’auteur (création de roman, de revue ou autre) et un représentant du lieu culturel d’accueil (médiathèque, musée, établissement scolaire, etc). Compte tenu de la densité géographique francilienne, la résidence permanente dans le lieu n’est pas obligatoire, mais peut prendre la forme de journées d’intervention dans la semaine. La lettre de motivation de l’auteur et le rayonnement local du projet (diversité de public et de formes de travail) constituent des éléments importants dans les choix du comité.

Dans les projets, tous les lieux sont a priori éligibles, car il n’y a pas de format unique. Beaucoup de projets ouvrent également sur des interventions complémentaires (traducteurs, plasticiens, danseurs, etc.)

D’autres régions favorisent en France la création littéraire avec un programme de résidence ou des prix décernés par des jeunes, telles la Bourgogne ou la Bretagne, mais le programme francilien est unique par le nombre important de projets soutenus.

Parmi les projets à volet pédagogique du programme 2008-2009, on peut citer par exemple les 2 résidences des auteurs Eric Arlix et Jean-Charles Massera à l’association Khiasma, implantée aux Lilas depuis 2001, développant des actions à l’interface entre le champ artistique et l’espace social. La résidence est fondée sur le projet des auteurs intitulé Le guide du démocrate, comportant notamment la rédaction participative d’un magazine, des ateliers avec des collégiens et des lycéens, des rencontres avec des auteurs.

Pour Sophie Maurer, écrivain, la résidence effective dans le château de Champs-sur-Marne, se situe dans un programme de lectures, échanges, ateliers d’écriture, visant les publics du réseau des médiathèques ainsi que les collégiens et les lycéens des différentes communes proches.

Sébastien Smirou, éditeur et poète, est en résidence à l’USIS (Unité de Soins Intensifs du Soir), un hôpital de jour qui accueille des enfants présentant des troubles du comportement et de la personnalité. S’appuyant sur des ateliers d’écritures menés avec les enfants, le projet s’articule autour de la question de l’image et propose d’établir des légendes descriptives d’oeuvres imaginaires, dont la finalité serait de “laisser tomber tout réflexe d’interprétation” et de penser le texte comme objet d’art.

Au lycée Paul Eluard, Saint-Denis (93), Nicole Caligaris, écrivain, propose que l’élaboration d’un récit collectif par les élèves du lycée soit articulée à la notion d’autorité, thème du projet d’écriture de l’auteur. Autour des ateliers, plusieurs interventions viennent enrichir la réflexion sur cette notion: des écrivains, un éditeur, un juriste, un homme de théâtre, un historien etc. Ce travail de nature polyphonique doit ensuite être restitué sous forme de lecture au Théâtre Gérard Philipe et édité dans un recueil.

Il est à noter que les propositions de lieux d’accueil sont très inégalement réparties sur le territoire francilien, une grande majorité des projets se situant sans surprises à Paris, mais aussi en Seine-Saint-Denis, où la tradition culturelle est également très forte, avec un programme de résidences d’écrivains spécifique.