Membre du comité de pilotage de la Conférence nationale sur les rythmes scolaires et président de la JPA, François Testu est aussi chronopsychologue et donc directement intéressé par la question des rythmes scolaires. Il répond à nos questions sur la plateforme d’échange sur les rythmes scolaires.
Qui siège dans la plateforme d’échanges que vous avez mise en place l’été dernier ?
Nos partenaires sont les principaux acteurs de l’Ecole : les syndicats, la Fcpe qui est la première association de parents d’élèves, l’Andev (association des directeurs de l’éducation des villes qui représente les communes), les DDEN etc. C’est donc très large.
La plateforme fait des propositions et des préconisations. Quelles différences entre ces termes ?
Les propositions renvoient à des décisions concrètes à prendre en premier. Les préconisations sont plus générales et moins rapides…
Dans les propositions vous avez évacué la question de l’organisation des vacances d’été et de leur éventuelle réduction. Pourquoi ?
Notre démarche a consisté à chercher un accord consensuel, adopté à l’unanimité. On a donc reporté ce point à plus tard, le temps que l’unanimité se trouve. Mais on va bien discuter des vacances d’été.
Au primaire, la plateforme demande le retour aux 5 demi-journées de cours (contre 4 actuellement) mais ne tranche pas entre mercredi matin et samedi matin…
On n’allait pas faire comme le gouvernement a fait en imposant la semaine de 4 jours. On estime que la semaine doit revenir à 9 demi-journées mais avec un soutien matériel. On n’imposera certainement pas telle ou telle solution. Le soutien matériel est nécessaire aux associations complémentaires de l’Ecole et au maintien des postes d’enseignants.
Vous êtes pour la suppression des deux heures d’aide individualisée à l’école primaire ?
Nous pensons que cette aide sera plus efficace si elle est intégrée dans les horaires normaux d’enseignement.
Dans le secondaire vous demandez l’allègement des programmes. Pourquoi ?
Il nous paraît nécessaire de faire l’inverse de ce qui a été fait : raccourcir le temps scolaire et étendre les programmes. On souhaite un balayage des programmes pour en retirer tout ce qui est inutile, qui fait double emploi etc. On est aussi contre la suppression des disciplines d’éveil. On veut le maintien de l’offre disciplinaire.
Qu’attendez-vous de ce texte ?
On va le proposer au ministère de l’éducation nationale, des sports et des affaires sociales. On verra bien leurs réactions. A un moment il faudra bien que le ministre prenne ses responsabilités. On va l’encourager à le faire !
Vous ne croyez pas dans la démarche du comité de pilotage de la Conférence nationale sur les rythmes scolaires ?
Je me garderai bien de faire un procès d’intention. Le rapport du comité sera un constat. Notre texte est une première ouverture. On a réussi à aboutir à un compromis et à concilier tous les acteurs ce qui n’est pas évident. Parmi les propositions, la création d’un Observatoire du temps scolaire nous semble la plus porteuse d’avenir. Elle évitera les parti pris, les sentiments pour s’appuyer sur des données réelles. Sur cette question quel progrès !
François Testu
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