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“Chaque régularisation est un vrai moment d’émotion et de joie partagés. C’est une victoire pour le droit à l’éducation et le droit à la vie”. Lundi 24 mai, Henriette Zoughebi, vice-présidente de la région en charge des lycées, ouvre une cérémonie touchante pour le parrainage de lycéens sans papiers. Autour d’elle, les élus de gauche du Conseil régional (socialistes, Front de gauche, Pcf, EELV, PRG Mup et Front de gauche Alternatifs) avec le Réseau Education sans frontière, les syndicats d’enseignants, la Fcpe. La cause des enfants, l’énergie d’Henriette Zoughebi peuvent-ils encore réunir une gauche régionale ? C’est que cette fois-ci le gouvernement qui expulse est lui-aussi de gauche…

“Nous voici réunis pour apporter notre soutien à tous ces jeunes qui viennent d’Afrique, du Pakistan, d’Inde, de Tunisie, d’Algérie…et qui ont fuit la misère ou la guerre dans leur pays d’origine. Cette cérémonie est la deuxième que nous organisons dans les locaux de la Région, et s’inscrit dans la continuité des actions que mène la Région depuis de nombreuses années. C’est une contribution politique qui a permis d’amplifier la mobilisation autour de nos lycéens et lycéennes en danger ” rappelle Henriette Zoughebi, lundi 24 juin, en ouvrant la cérémonie de parrainage des lycéens sans papiers.

Une soixantaine de jeunes sans papiers des lycées franciliens sont réunis devant leur parrains. Guillaume Balas, président du groupe socialiste du conseil régional, est présent. Il y a encore des élus des groupes socialistes, Front de Gauche PCF-GU-AC, Europe Ecologie-Les Verts, PRG-MUP et Front de Gauche et Alternatifs du Conseil régional. Des personnalités soutiennent les parrainages : Lilian Thuram, président de la Fondation Education contre le Racisme, Josiane Balasko, Patrick Pelloux, Amina Achache réalisatrice et Agnès Desarthes, écrivain. Enfin il y a les syndicats et organisations : le Réseau Education Sans Frontiéres, les parents de la FCPE, les syndicalistes enseignants (FSU, CGT, UNSA, Sud, Sgen-cfdt, les lycéens de la FIDL et de l’UNL. On se croirait avant le 6 mai, sauf que des frottements apparaissent entre les élus…

Accompagnés d’un membre de la communauté éducative et d’un camarade, les jeunes sans papiers découvrent la solidarité régionale. La vice-présidente en charge des lycées et des politiques éducatives, s’adresse particulièrement à eux pour les encourager et les féliciter ” de leur grand courage et de leur réelle volonté de réussite dans leurs études, malgré les obstacles rencontrés”. “L’Ecole de la république vous ouvre ses portes, mais la loi vous claque la porte au nez”, ajoute-elle. Pour remédier à cette situation, les élus de gauche se mobilisent pour réclamer la régularisation de tous les élèves sans papiers, et non la régularisation difficile au cas par cas, très souvent au terme de démarches longues et complexes. “Ces papiers”, continue Henriette Zoughebi, “doivent vous permettre d’aller jusqu’au bout de votre cursus scolaire, mais pas seulement, ce titre de séjour doit vous ouvrir un droit au stage, au logement, au travail…à la vie tout simplement”.

Chaque élu-e qui parraine ou marraine, prend un engagement personnel, celui d’être présent aux côtés du jeune, en particulier chaque fois qu’il sera sous la menace d’une interpellation ou d’une expulsion, et de l’accompagner jusqu’à la régularisation. “Vous pouvez compter sur nous!” ont affirmé tous les parrains et marraines. Henriette Zoughebi, quant à elle, s’est engagée auprès de trois jeunes.

Elle a rappelé que c’était la fierté de la région Ile-de-France de mener cette action et que cette cérémonie devait encourager d’autres jeunes à se faire connaître, afin qu’il n’y ait plus de jeunes sans papiers. “C’est terrifiant de parler de “jeunes sans papiers”. Chaque jeune a droit à un avenir et à bel avenir”. Qui peut être contre ?

Béatrice Flammang