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Une trentaine de redoublants de la série ES ne sont toujours pas scolarisés dans les Hauts-de-Seine. Le Dasen leur propose quelques heures d’enseignement dans un dispositif pour décrocheur. Le Snes et la Fcpe, dans un communiqué commun, demandent le respect de leur droit à etre scolarisés.

« Alors que la consigne ministérielle est de lutter contre le décrochage scolaire et la sortie des jeunes sans qualification, ce type d’initiative est une machine à fabriquer du décrochage scolaire. En effet, si les redoublants qui ont été admis dans une classe normale sont logiquement les plus jeunes, les élèves en difficultés, absentéistes ou ayant des problèmes de comportement quelles qu’en soient les raisons, ont-ils eu les mêmes chances ? », interrogent le Snes 92 et la Fcpe dans un communiqué commun. Les deux organisations « demandent l’arrêt de ce dispositif et l’ouverture de nouvelles classes pour ces élèves afin de leur donner les mêmes conditions de réussite qu’à tous les autres ».

Jean-François Gay, secrétaire départemental du Snes, se dit scandalisé par la façon dont ces jeunes sont traités. « Ils ont droit au même enseignement que les autres », estime-t-il. Leur inscription dans un dispositif où ils auront peu de cours les pousse au décrochage. Surtout elle leur ferme l’accès au supérieur. « Même s’ils ont le bac, ils n’auront pas eu cours dans la plupart des matières durant une année. Ils vont perdre leur niveau et ce sera l’échec assuré en BTS ou en université ». JF Gay ne comprend pas que le Dasen n’ait pas anticipé, depuis juin, ce problème, et se laisse enfermer dans une situation aussi mauvaise. Il souligne l’injustice que subissent ces jeunes. « Ce sont des enfants de milieu populaire. Les redoublants des familles aisées, il y a longtemps qu’ils sont recasés dans le privé ». Philippe Nicolas, président départemental de la Fcpe, dénonce aussi l’arbitraire de la mesure. « Comment a-t-on choisi ceux qui resteraient sans inscription. C’est l’arbitraire », explique -t-il.

Le prochain rendez-vous avec le Dasen est fixé au 17 septembre. Au lycée Maupassant de Colombes, d’où sont originaires une grande partie des redoublants, on juge « inadmissible » le sort fait à ces élèves. Une partie pourrait être scolarisé dans le lycée si l’administration débloquait 4 heures d’histoire-géographie. Interrogée par le Café pédagogique sur ces élèves, la ministre de l’éducation nationale a promis, le 15 septembre « qu’aucun de ces élèves ne restera sans solution ». Faut-il comprendre sans place dans une classe ??

François Jarraud

Hauts de Seine : les redoublants de terminale ont-ils droit à un avenir ?