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Attaquée par la droite sur la gestion des enseignants, la ministre de l’éducation nationale a confirmé le 21 octobre l’idée d’une réforme des dotations des académies et des établissements. S’exprimant devant la commission de l’éducation et celle des Finances de l’Assemblée nationale, elle a aussi évoqué la réforme du collège, celle des rythmes et le plan numérique.

Triple leitmotiv le 21 octobre au soir à la commission élargie réunissant la commission des finances et celle de l’éducation de l’Assemblée nationale. La ministre de l’éducation nationale est venue y défendre son budget. A gauche, chaque orateur commence ses questions par le rappel que le budget de l’éducation nationale est redevenu le premier budget de la nation. Un rituel qui marque le soutien au gouvernement mais qui finalement est réutilisé par l’opposition. A droite, on attaque sur deux thèmes. D’abord l’article 55 de la loi de finances qui supprime le fonds d’amorçage des rythmes scolaires pour la grande majorité des communes. L’autre thème c’est la gestion du travail enseignant.

« 66 milliards, un million d’emploi, 6% du PIB. Vous vous félicitez que le budget de l’éducation nationale soit le 1er budget de la nation. Vous espérez inverser la tendance qui assigne à la France un rang médiocre… En l’absence de réforme de la gestion humaine des enseignants il sera difficile d’inverser la courbe de l’échec et du décrochage ». Devant la commission, la députée UMP Annie Genevard enfonce le clou. « Si la hausse des moyens ne suffit, accepterez vous de travailler sur d’autres réponses : l’autonomie des établissements, la valorisation du geste pédagogique, la recherche de l’innovation ». Cette argumentation est reprise par d’autres députés, comme Véronique Louwagie (UMP), Xavier Breton (UMP) ou Rudy Salles (UDI).

Rappelant le rapport de la Cour des comptes qui dit qu’il n’y a pas une utilisation optimale des moyens au regard des résultats, N. Vallaud-Belkacem réplique : « Je suis d’accord . Mais je n’en tire pas la conclusion qu’il faut arrêter de créer des postes mais qu’il faut mieux mettre les enseignants établissement par établissement et territoire par territoire pour mieux prendre en compte les difficultés des établissements isolés ou en éducation prioritaire ». Elle ajoute : « on va procéder à une réforme de l’allocation des moyens par académie et par établisqement » et assure que els recteurs s’y emploient. « Je veux rompre avec les effets de seuil. L’allocation sera progressive. Ca répondra à la Cour des comptes ». Annoncée par le Café pédagogique le 9 octobre, cette réforme est donc en route et tout laisse à penser que les réponse seront données dans l’année.

La réforme de la notation

La ministre n’a pas fait mystère de ses objectifs sur la réforme de la notation. « Pourquoi réformer la notation », demande-t-elle. « Parce que le système conforte les inégalités sociales. Il faut aller chercher toutes les raisons du déterminisme social, dans la nature des programmes, du socle, dans la façon dont on évalue…Notre système de notation classante est décourageant et ne développe pas la confiance en soi. Il aboutit à l’échec ». Elle ajoute : « on a décidé de lancer un débat ». L’issue en semble dessiné…

La réforme du collège en 2015

Devant les commissions des finances et de l’éducation de l’Assemblée nationale, N. Vallaud-Belkacem a également présenté la réforme du collège. « Les difficultés que rencontrent les élèves à l’entrée au collège nous font conclure que l’organisation du collège n »est pas optimale pour la réussite des élèves », a dit la ministre. « La pédagogie n’est pas assez différenciée. On va lancer la réforme début 2015 pour mieux prendre en charge tous les élèves sans revenir sur le collège unique », précise-t-elle. La ministre a aussi validé la suggestion d’une députée sur l’idée de réunir collégiens et élèves de segpa sur certains cours somme les arts plastiques, l’Eps ou la technologie.

Les rythmes

Il n’y a pas que la droite à demander la révision de l’article 55 de la loi de Finances qui supprime les 50 euros donnés par l’Etat à toutes les communes pour chaque écolier. Les députés socialistes et écologistes demandent aussi le maintien du fonds d’amorçage. « J’entends les inquiétudes des communes… Ma porte est ouverte. Je recevrai le président de l’AMF », répond la minsitre. Finalement l’article 55 est adopté par les deux commissions..

Le plan numérique contiendra de la formation

La ministre a été interrogée aussi bien par l’opposition que la majorité sur le plan numérique. La ministre n’est pas entrée dans les détails. Mais elle en a donné les grandes lignes. « Ca veut dire avoir des tablettes pour les élèves. Ce qui est plus important c’est former le senseignants à apprendre par le numérique et au numérique. Avoir une offre de ressources éducatives intégrées sur les tablettes… Il y a une dimension industrielle : soutenir une filière industrielle du numérique éducatif ». Le plan numérique devrait être connu jeudi 23 octobre à l’issue d’une réunion ministérielle. N Vallaud-Belkacem reçoit le 22 octobre les éditeurs pour finaliser le plan. Les représentants de l’Afinef et du SNE par exemple seront reçus. Une dotation massive en tablettes à destination des collégiens est prévue pour 2016.

La ministre a encore annoncé la tenue d’une conférence avec F Pellerin sur le parcours d’éducation artistique et culturelle « d’ici 2 ou 3 semaines ». Elle devrait aussi relancer la charte d ela laïcité par une initiative le 9 décembre.

Un contre projet à droite

Au final les deux commissions des finances et de l’éducation ont adopté le budget de l’éducation nationale dans les dernières minutes du 21 octobre. Pour autant la droite n’a pas perdu son temps. Elle a pu se retrouver sur une idée : celle de la réforme du métier d’enseignant. Ainsi Rudy Salles (UDI) fait écho à Annie Genevard (UMP) : « Les salaires enseignants représentent 49,9 milliards », rappelle-t-il. « L’indispensable réforme de la gestion des personnels est totalement absente de la loi ». N. Sarkozy a déclaré vouloir augmenter de 30% le temps de travail des enseignants et en diminuer le nombre. La proposition est djà devenue unitaire.

François Jarraud

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