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Au coeur de la contestation de la réforme du collège, l’enseignement des langues vivantes est-il bien traité dans les nouveaux programmes ? Jean-Luc Breton, vice président de l’APLV, l’association des professeurs de langues vivantes, fait le point avec le Café pédagogique.

Des horaires suffisants ?

« On a un avis ni favorable, ni défavorable à ces programmes », nous dit Jean-Luc Breton. « On a des inquiétudes sur l’application des programmes ». La plus importante des inquiétudes de l’APLV concerne la place des langues vivantes dans les enseignements interdisciplinaires (EPI). « On craint une instrumentalisation des langues dans ces enseignements interdisciplinaires. Les langues pourraient ne pas être reconnues dans toutes leurs dimensions à la fois de vecteur culturel et d’outil de communication ».

Cette crainte est liée au problème des horaires. « Certes ils sont augmentés », nous dit JL Breton, « en passant à 3 fois 2.5h au lieu de 2 fois 3 heures. Mais ce qui compte c’est bien la durée d’exposition à une langue. On apprend peut-être mieux à raison de 2 fois 3 heures qu’avec 3 fois 2.5 heures ». D’autant qu’une partie de cette horaire risque d’être partagé dans un EPI.

Des ambitions difficiles à satisfaire

Autre source d’inquiétude , la disparition des sections bilangues et européennes. « La réforme va nous priver des très bons élèves », explique JL Breton. « L’impact de la disparition des sections bilangues sur l’allemand et certaines langues rares (le portugais, le turc) va être important. Et pour le moment on n’a aucune visibilité sur la carte des formations en langues promises par le ministère ».

Restent les programmes stricto sensu. « Les programmes sont bien faits. Ils sont clairs et logiques. Mais el ministère fait comme si le niveau des élèves en 6ème était suffisant et égal d’un élève à l’autre. En fait l’enseignement des langues au primaire aboutit à des niveaux très inégaux. Donc l’ambition d’amener les collégiens au niveau B1 pour 2 compétences sur 5 en 3ème est une gageure. Le ministère nous dit qu’avec une année de langues en plus on doit pouvoir passer du niveau A2 à B1. Rien n’est moins sur. ».

Propos recueillis par François Jarraud

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