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Alors que le ministère entame très prudemment un bilan de la réforme du collège, le Snes a fait celui de l’enseignement technologique le 16 décembre. En s’appuyant sur une enquête auprès d’un millier de syndiqués Snes, le syndicat dresse un tableau très sévère de la réforme du lycée dans cet enseignement montrant du doigt des enseignements « dénaturés » et des évaluations trompeuses.

Une filière en déclin

Avec 135 764 candidats au bac 2015, l’enseignement technologique est la seconde filière du secondaire. Elle comprend plusieurs séries : STMG (sciences de la gestion) scolarise la moitié des élèves de la filière (51%), le secteur Sti2d 22%, le sanitaire et social St2s 17% et les techniques de laboratoire (Stl) 6%.

« Il n’y a pas eu de rééquilibrage des séries générales et scientifiques vers les séries technologiques » annonce le Snes. Sur ce point il ne risque pas d’être démenti. En 1994 l’enseignement technologique scolarisait 32% des élèves en terminale. En 2010, avant la réforme on était à 31%. Cinq ans après la réforme la part du technologique est descendue à 28% avec une chute marquée pour les services.

Dénaturation

Pour Thierry Reygades, secrétaire national du Snes, « une des raisons de cette chute c’est la perte du caractère technologique des formations ». Les enseignants présents regrettent tous les anciens horaires qui permettaient de faire une vraie démarche technologique, considéré e comme beaucoup plus adaptée aux élèves.

« Les élèves venaient pour travailler autrement. Mais maintenant ce n’est plus possible », explique S Obrero, une enseignante. Avec els nouveaux horaires, les discipline stechnologiques ne sont plus systématiquement dédoublées. Les enseignants divent faire cours en classe entière et font du cours magistral là où avent ils faisaient atelier. « On ne peut plus avoir une approche technologique avec eux, faire développer des compétences qui faisaient l’originalité de la série et son attractivité ».

En Sti2d le bilan est encore plus négatif. E, fait seule la série Stl donne satisfaction aux enseignants. Partout ailleurs les nouveaux enseignement sont rejetés. Les enseignants les trouvent trop théoriques. Surtout il sont perdu des heures. Mais dans un volume différent selon les lycées : ici on dédouble sur 4 heures les enseignements technologiques ailleurs pas du tout ou très peu.

Manipulations

Les enseignants invités par le Snes dénoncent aussi les manipulations dans l’évaluation. Selon eux les épreuves en CCF feraient l’objet d’un recadrage tres important des notes. « L’évaluation est biaisée », écrit le snes. Du coup les élèves s’investissent moins.

« La filière joue un role important pour la démocratisation de l’enseignement » a souligné Frédérique Rolet, co-secrétaire générale du snes. « Les réformes ont abouti à une dégradation des conditions de travail ». Pour elle on est dans une situation d’urgence devant la dénaturation des enseignements.

François Jarraud