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 » Depuis presque un mois maintenant, malgré l’urgence de la situation, nous n’avons aucune nouvelle officielle du Rectorat ou du Ministère, si ce n’est des interventions du Ministre de l’éducation nationale en séances publiques de l’Assemblée nationale (le 05/11/19) et du Sénat (le 12/11/19) lors de réponses aux questions émanant de députés et sénateurs préalablement interpellés par des parents d’élèves et des professeurs », déclare le collectif des professeurs en colère des pôles France Espoirs Ski et Snowboard. Les élèves de ces programmes d’étude préparent le bac en 3 ans et l’administration veut leur faire passer le nouveau bac auquel ils ne sont pas préparés.

 » La réforme du baccalauréat et du lycée est entrée en vigueur, simultanément en seconde et en première, à la rentrée de septembre 2019 or les élèves concernés terminent actuellement leur année de première et entameront leur année de terminale après les vacances de Toussaint (ainsi, l’horaire de Français peut être réparti entre le français et la philosophie, les choix de spécialités au sein des filières S et ES ont été faits et les cours, dans ces spécialités ont débuté…). La préparation des élèves aux épreuves du baccalauréat 2012 pour lequel ils se sont inscrits a débuté en septembre 2018. L’ampleur de la réforme rend impossible l’adaptation précipitée d’élèves de première inscrits dans des séries S ou ES en terminale « réformée ». La nouvelle structure, d’abord, qui abolit les filières et impose des choix de spécialités, ne peut s’adapter aux élèves entrant en terminale. Il leur manquera nécessairement le programme fait en année de première, que leur calendrier ne permet pas de rattraper », estimaient les enseignants des Pôles France-Espoirs ski & snowboard en octobre dernier.

Depuis rien n’a changé. « Les réponses du ministre M. Blanquer au député Vincent Rolland et au sénateur Michel Savin sont plus qu’inquiétantes », estime le collectif d’enseignants. « Elles confirment en effet le projet de départ consistant à faire passer coûte que coûte les épreuves du nouveau Bac aux élèves, grâce à des aménagements inacceptables… Dans la mesure où le ministre prévoit toujours que nos élèves passent l’examen des nouvelles spécialités de terminale en 2021 : soit les élèves en seront incapables puisqu’ils n’ont pas suivi le bon programme en première voire même pas du tout la matière ; soit ils devront, pour en être capables, suivre un volume d’heures très important de remise à niveau du programme de première ce qui est strictement incompatible avec leur projet d’athlètes de haut niveau qui ne laisse aucune marge de manoeuvre en termes de travail scolaire supplémentaire. Autre problème du projet d’arrêté auquel le ministre fait référence dans la communication de sa « solution » : renseigner la note d’épreuve commune de contrôle continu (E3C) de la spécialité normalement abandonnée à la fin de la première réformée (et dont nos élèves seraient dispensés) en utilisant les notes de l’année de l’ancienne première de nos élèves – alors que ces notes correspondent à des évaluations qui n’ont pas été prévues et vécues comme ayant des conséquences pour l’obtention du Bac – constitue un changement de règles du jeu en cours de partie totalement inéquitable et clairement attaquable d’un point de vue juridique ».

C’est sur ce terrain que le collectif menace d’aller maintenant.  » Nous allons dénoncer par voie judiciaire les irrégularités de ces décisions et faire valoir la continuité du service et du contrat qui lie ces élèves-athlètes et l’Education nationale qui s’est engagée à fournir une scolarité, un examen et un diplôme dans des conditions justes et bien définies par le Code de l’Education que nous comptons bien faire respecter ».

Des élèves écrasés par la réforme