L’APMEP – Association des Professeurs de Mathématiques de l’Enseignement Public – alerte sur la disparition programmée des IEM (Instituts de Recherche sur l’Enseignement des Mathématique). Ces lieux où les « collectifs d’enseignants de tous les degrés (primaire, secondaire, supérieur), de formateurs et de chercheurs peuvent officiellement travailler ensemble ». « Les IREM élaborent des ressources, proposent des formations, constituent un lien concret entre recherche et terrain, travaillent tous les champs nécessaires à un enseignement de qualité (didactique, histoire et épistémologie des mathématiques, sciences de l’éducation). Ce travail est crucial pour les métiers de l’enseignement et de la transmission des mathématiques. Pour pouvoir fonctionner, les IREM étaient jusqu’ici dotés d’un financement, par le ministère, les rectorats et les universités » écrit l’association qui dénonce des moyens qui se « tarissent d’une façon dramatique, sur tous les plans (les locaux, les heures, les crédits de fonctionnement) ».
Si les IREM perdent leurs financements, c’est parce que les rectorats estiment que « les actions de l’IREM rentreraient dans l’EAFC ». « Il s’agit en fait d’une instrumentalisation scandaleuse : ces rectorats cherchent à utiliser à moindre coût les travaux et les ressources de l’IREM pour outiller des formateurs académiques, à qui devraient être fournis des modules clefs en mains qu’ils pourraient déployer sans l’expertise apportées par la réflexion collective menée au sein des IREM » s’insurge l’APMEP. « Si les décisions institutionnelles actuelles demeurent, c’est d’un abandon qu’il s’agit, et les IREM disparaîtront, avec toute leur richesse scientifique, culturelle et humaine, tout leur apport à la formation des enseignants et toute leur histoire ».