« Gymnase Score » : une alerte sur l’état critique des équipements sportifs scolaires
À l’occasion de la Journée olympique du 23 juin 2025, le SNEP-FSU (syndicat des professeurs d’EPS) publie les résultats de son enquête nationale Gymnase Score, menée auprès de 3 744 établissements. Verdict : loin des promesses d’un « héritage des Jeux olympiques », les équipements sportifs dans les écoles, collèges et lycées français sont dans un état alarmant. L’EPS est gravement entravée par le manque de moyens matériels.
230 000 élèves sans gymnase, 500 000 sans piscine
Plus de 8 gymnases sur 10 nécessitent une rénovation urgente. 85% des équipements datent d’avant 2005 pointe le syndicat. L’enquête révèle aussi qu’un établissement sur deux est en situation d’urgence concernant ses équipements. Le parc aquatique scolaire accuse un déficit de 250 000 m² de bassins couverts, soit environ 1 000 piscines à construire.
L’enquête révèle que 230 000 élèves n’ont accès à aucun gymnase et 450 000 élèves perdent plus de 30 minutes de cours à chaque séance en raison de l’éloignement des infrastructures. 500 000 élèves (13%) ne peuvent pas apprendre à nager avec 14,2 % des établissements sans accès à une piscine.
Des inégalités persistantes : sociales, genrées, territoriales
Le manque d’équipements creuse les inégalités. Ainsi, seules 33 % des filles atteignent les recommandations d’activité physique (contre 50 % des garçons). Si 80 % des jeunes de milieux aisés pratiquent un sport, ils sont 60 % dans les milieux modestes. Dans les zones rurales, 36 % des communes manquent d’infrastructures sportives. Le syndicat pointe des écarts flagrants : il y a 12 équipements pour 10 000 habitants à Mayotte, contre 208 dans les Hautes-Alpes.
Un plan d’urgence : 1 000 gymnases et 1 000 piscines
Face à cette situation, le SNEP-FSU appelle à un plan national ambitieux avec la rénovation de 85% des gymnases et la construction de 1 000 piscines d’ici 2030. Il demande l’implantation d’équipements dans ou à proximité directe des établissements scolaires, un financement à 50 % par l’État, pour soulager les collectivités locales, et des constructions respectueuses des normes écologiques.
Djéhanne Gani
