Print Friendly, PDF & Email

Ce dispositif, initié en 2000, vise à réduire le nombre de sorties sans qualification et à faciliter la réussite de ceux qui connaissent le plus de difficultés pour y accéder. Fondé sur une charte de partenariat, signée par le président du conseil régional, les trois recteurs des académies franciliennes et le directeur régional et interdépartemental de l’agriculture et de la forêt, il met en œuvre un des axes du schéma des formations .

Deux pistes d’action sont proposées aux établissements, le soutien aux actions de la MGI et le développement dans les lycées de projets visant à lutter contre le décrochage scolaire ou à améliorer la réussite des élèves, notamment en seconde.

Le soutien aux actions de la MGI (4500 élèves concernés) se traduit par une dotation de fonctionnement et un fonds d’équipement spécifique, ainsi que par l’accès individualisé à des prestations financées par la région, fournies par des CFA ou d’autres organismes de formation, notamment ceux intervenant dans le dispositif 16/25 ans ou travaillant avec les missions locales d’insertion. Ces prestations, de quelques heures par semaine, intégrées dans des parcours de formation individualisés, sont dispensées sur des plates-formes linguistiques ou sont négociées avec des pôles de mobilisation professionnelle ou d’accès à la qualification. Il est parfois difficile pour l’élève de s’intégrer ainsi pour une partie de son temps dans un autre groupe constitué, mais les coordonnateurs MGI qui suivent les établissements jouent un rôle d’interlocuteur et de tuteur très appréciés des formateurs extérieurs.

On dénombre actuellement plus d’une centaine de projets réussite pour tous, concernant environ 2500 lycéens. Le financement des emplois ou des heures supplémentaires enseignants est assuré par les académies, celui des intervenants extérieurs et l’équipement par la région. Tous ces projets, répondant à un même cahier des charges, ont, dans chaque académie, été instruits par le coordonnateur MGI et validés par le chef du service d’information et d’orientation.

On trouve huit structures spécifiquement dédiées à la réintégration des décrocheurs, telles le lycée intégral à Jean Lurçat, Paris, le micro lycée de Sénart ou l’Auto-école à Bartholdi, Saint-Denis. Relativement coûteuses, elles permettent, avec des résultats positifs, de rescolariser des jeunes ayant quitté le système et pour lesquels un « traitement lourd » est nécessaire.

De nombreux projets font une large part aux actions de prévention. Remotiver les élèves, leur donner une image positive d’eux-mêmes, les aider à définir un projet personnel et professionnel, les entraîner à l’expression écrite et orale sont les objectifs le plus fréquemment annoncés. Il s’agit principalement d’actions proposées par des lycées professionnels, faisant appel aux plates-formes mentionnées plus haut ou à des intervenants extérieurs spécialisés en communication, vidéo ou théâtre. Quelques groupes de parole ont également été mis en place.

Dans toutes ces actions, le facteur temps est important pour que le dialogue entre des partenaires très divers puisse s’établir. La diminution des moyens attribués par les académies à la MGI obligera à un transfert de compétences vers les équipes éducatives qui, malgré leur bonne volonté, ne sont pas toujours prêtes, ni formées, à ces nouveaux modes de prise en charge des élèves.

Quelques projets, parmi les plus récents, s’intéressent tout particulièrement aux élèves de seconde, notamment ceux de seconde générale et technologique. Ainsi les lycées Jean Renoir à Bondy, Alfred Nobel à Clichy sous bois, Jacques Feyder à Epinay et Auguste Blanqui à Saint-Ouen ont-ils conclu un protocole avec l’Institut des sciences politiques de Paris pour assurer à une vingtaine de classes un tutorat et une ouverture sur le monde culturel et scientifique. Le lycée Jean-Baptiste Corot de Savigny sur Orge a, lui, choisi d’ouvrir une classe de 1ère S composée d’élèves de seconde volontaires qui n’avaient pas obtenu leur passage. Le contrat passé avec chaque élève stipule des heures de soutien assurées par l’équipe pédagogique, des sorties culturelles préparées en amont et des heures d’étude surveillée pour faire leurs devoirs. Bien que ne fonctionnant que depuis la rentrée, l’assiduité et les premiers résultats des élèves semblent très encourageants.

Le tutorat, interne ou externe à l’établissement, semble une réponse bien adaptée à cette problématique du décrochage. On la retrouve dans de nombreuses actions d’accompagnement à la scolarité. De même, le soutien linguistique, en particulier pour les élèves issus d’ethnies non francophones prend une place grandissante. Comme souvent dans les actions de remédiation ou de soutien, les TICE ne semblent pas jouer un rôle particulier même si les ordinateurs ou les outils de création vidéo sont assez utilisés.

Un dispositif d’évaluation vient d’être mis en place. Conduite par une équipe de Paris X et une équipe de Paris XIII, une recherche action menée sur 3 ans décrira l’implication des différents acteurs et permettra de définir la typologie des projets soutenus ainsi que le référentiel d’indicateurs à utiliser pour en étudier les performances. Les modalités en ont été présentées à la dernière journée d’échanges qui a réuni l’ensemble des acteurs impliqués dans ces projets.

Françoise Solliec