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A l’occasion d’un déjeuner de presse, le 30 avril, Vincent Peillon a fait le point sur une année d’action rue de Grenelle. Un bilan qui le pousse à réfléchir sur le pouvoir et à se lâcher un peu…

« Jamais autant n’a été fait en aussi peu de temps ». Vincent Peillon souligne le travail législatif et réglementaire mené depuis sa nomination. Il a enchaîné la concertation, la loi de refondation, la remise sur les rails de la formation des enseignants, les débats parlementaires. Un travail effectivement colossal marqué par des combats qui laissent des traces.

Un ministère difficile à piloter

« Il ne suffit pas de faire des circulaires. Il faut aller sur le terrain vérifier ». Le ministre est conscient de tous les freins dans l’application des réformes tout au long de la hiérarchie dans un ministère où « tout est vertical ». « J’essaie d’avoir un rapport direct » avec les cadres explique-t-il. V Peillon avait réuni 1400 IEN et 200 DASEN le 8 février à Paris pour faire passer la réforme des rythmes. Il devrait réunir prochainement tous les inspecteurs. Il souhaite pouvoir écrire à tous les enseignants par mèl. « On essaye d’organiser le travail entre l’administration centrale et le terrain », dit-il. « C’est dans l’ordre de mission du secrétaire général ».

Lâché par les syndicats ?

« Je prends les plus courageux. Je regarde derrière. Il n’y a plus personne ». Ce n’est pas tant sur les rythmes que sur la revalorisation que V. Peillon en veut aux organisations syndicales. Tel syndicat du primaire « a mis la revalorisation des enseignants du primaire dans ses objectifs mais ne signe pas le protocole d’accord », souligne -t-il. Les syndicats du secondaire « ont tous dit qu’il étaient pour la priorité donnée au primaire, mais que demanderont-ils pour les certifiés, les infirmiers etc. ? Le jour où on va poser la question des temps de service, du cadre d’emploi je ne suis pas sur que ça va aller loin… »

Et par JM Ayrault ?

Le fonds d’amertume est sur les rythmes scolaires. « Il y a eu des erreurs. J’ai tout pris sur mes épaules », affirme V. Peillon. « Mais j’avais raison ». Le ministre estime que les interventions de « l’interministériel », c’est à dire le premier ministre, ont gêné la mise ne place de la réforme. « Quand mon ministère pilote cette politique tout va bien. Dès que ca passe à l’interministériel c’est plus difficile… On aurait du s’y prendre autrement ». Le ministre craint la perte d’intérêt pour l’Ecole dans le débat public. « L’Ecole est trop absente du débat politique ». Pour lui le protocole d’accord salarial qu’il essaie de faire signer est un moyen de bloquer un budget pour la revalorisation des enseignants du primaire sur trois ans. « Il y a eu 600 millions pour les collectivités locales; Rien pour les profs ». Il reste à convaincre les syndicats et Bercy…

François Jarraud

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