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« Tout résidera dans la façon dont les inspecteurs mettront en oeuvre ces recommandations. C’est dans le discours des Dasen et IEN qu’on verra s’il y a une volonté réelle d’apaiser un peu les choses ou pas ». Pour Stéphane Crochet, secrétaire général du Se-Unsa, il faudra observer l’application réelle de la circulaire de rentrée et des recommandations.

Quel regard jetez vous sur la circulaire ?

Le document avait fuité. On voit qu’il a changé de ton par rapport au projet initial. Par exemple, il faut davantage appel à la réflexion des équipes. Mais c’est une circulaire de rentrée qui est dans la prolongation de la politique éducative menée depuis deux ans et qui se félicite de premiers résultats pourtant discutables. Le texte a une approche relativement équilibrée entre sécurité affective des élèves et apprentissages.

Vous craignez un cadrage serré des enseignants notamment en maternelle ?

On est dans la même logique que les précédentes instructions sur le cycle 2 avec des indications pédagogiques très fortes. Les enseignants savent tirer le meilleur de ce qui peut leur être proposé quand ce n’est pas une injonction. Or il y a dans la circulaire une inflexion de ton. On est davantage dans l’appropriation. Mais tout résidera dans la façon dont les inspecteurs mettront en oeuvre ces recommandations. C’est dans le discours des Dasen et IEN qu’on verra s’il y a une volonté réelle d’apaiser un peu les choses ou pas.

La vraie question c’est le changement de positionnement du ministre à l’égard des enseignants. Admet il que ses convictions doivent être appropriées par les enseignants ou veut-il qu’elles soient mises en oeuvre. Je vois dans la circulaire un changement de ton et un rappel aussi des obligations de l’institution envers les enseignants.

IL y avait une nécessité de changer les choses en maternelle ?

Nous pensons que les programmes de 2015 étaient de très bons programmes. Le ministre continue à vouloir mettre sa patte sur tous les niveaux du système éducatif. Et on ne s’étonne pas qu’il accompagne les mesures présidentielles par des recommandations pédagogiques. Le vrai enjeu va être dans la formation des enseignants et l’application réelle des recommandations.

Le ministère publie aussi des attendus. Qu’en pensez vous ?

On n’a pas changé d’avis sur les effets pervers de ces attendus. On remarque qu’ils demandent de ne pas faire ce qui est proposé en maths. Il est demandé en maths de faire des résolutions de problème. Mais dans les attendus on se trouve face à des exemples d’exercices. Or on sait qu’on peut répondre aux exercices sans avoir construit de compétences.

Propos recueillis par F Jarraud