« C’est un de mes élèves qui est venu armé et qui a tiré », nous disait Antoine, un professeur, le 16 mars 2017. « Il a commencé par tirer en l’air et demander aux élèves dans la cour de partir. Le proviseur, très courageusement, lui a demandé de se calmer. Il s’est approché et l’élève lui a tiré dessus dans le bras. L’élève a ensuite mis en joue deux professeurs qui étaient là. Trois élèves ont reçu des coups de feu. Ils ont été criblés de plomb ». Le lendemain, la ministre, N Vallaud-Belkacem, venait au lycée. Cette affaire particulièrement grave arrive devant la cour d’assises des mineurs des Alpes-Maritimes le 1er décembre. Elle jugera Kilian B. et son complice. Le 16 mars 2017, Kilian, élève du lycée Tocqueville de Grasse, un lycée sans problème, s’est introduit dans l’établissement lourdement armé. Il voulait tuer une dizaine de camarades pour de diverses raisons. Hervé Pizzinat, le proviseur, s’est interposé pour raisonner ce jeune homme de 16 ans. Il sera blessé par balle, mais survivra. Kilian B. comparait pour tentative d’assassinat. Son complice, qui l’a aidé à transporter les armes et à entrer dans l’établissement, sera jugé également. Ce procès avait été interrompu par l’épidémie de Covid en 2020. « On veut marquer notre accompagnement pour toute la profession », explique Bruno Bobkiewicz, secrétaire général du Snpden Unsa. Le procès sera aussi l’occasion de revenir sur la sécurité des établissements. « On a cette double logique : nécessité de renforcer les conditions matérielles de sécurisation des sites… On n’a pas d’opposition dogmatique à ces questions. Cela n’exclut pas le côté humain et la formation des jeunes. Nous devons entretenir le sliens avec nos élèves et faire en sorte que les services publics soient présents dans certains quartiers ».
