L’appel
contre le projet de loi sur la sécurité intérieure, signé par une
quarantaine d’organisations (FCPE, Francas, FSU, IRIS, MRAP, PS, PCF,
Syndicat de la magistrature, Syndicat des avocats de France, etc.), est
publié sur le site de la Ligue des droits de l’Homme. Il stigmatise une loi
qui déclare la « guerre contre les pauvres » : « le projet du ministère de
l’Intérieur, s’il était adopté, pourrait conduire à un État autoritaire et à
réprimer tous ceux qui ont eu le malheur d’être rejetés au bord de la route.
Parce qu’il vise, pêle-mêle, les mendiants, les sans domicile fixe, les
jeunes, les gens du voyage, les prostitués, les militants qui mèneraient des
actions revendicatives, ce texte institue une République où la pauvreté est
constituée en délit et où la manifestation d’une révolte devient un
crime… ». Au-delà, l’appel juge ce projet liberticide et demande une
autre politique : « Accepterons-nous d’être, parce que simples suspects,
fichés à vie dans des fichiers qui, multipliés à l’infini et croisés,
recenseront jusqu’au moindre détail de notre vie quotidienne ? Lutter contre
l’insécurité, ce n’est pas cela… Lutter contre l’insécurité, c’est bien
sûr réprimer quand c’est nécessaire, mais c’est aussi prévenir, éduquer,
rétablir partout tous les services publics, reconstruire la vie là où elle
n’existe plus et rétablir les solidarités qui ont disparu ».
Sur le site de la Ligue des droits de l’Homme