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“À partir des entretiens menés aussi bien avec les jeunes qu’avec les professionnels, nous avons pu saisir un contexte marqué par les éléments suivants : une difficulté de la part des parents des jeunes interviewés à exercer leur autorité en dehors du foyer, dans les espaces publics ; un échec de l’orientation et le manque de moyens dont souffrent les écoles fréquentées ; un contentieux qui oppose les jeunes aux forces de l’ordre et qui crée des tensions décrites par les jeunes à partir d’un double registre symbolique, de l’humiliation (qui renvoie à la valeur partagée et intériorisée de la dignité et du respect de la personne) et de l’honneur (qui renvoie en revanche plutôt à la défense de la réputation du groupe d’appartenance, qu’il s’agisse de la famille, du groupe des pairs ou de la cité) ; une forte pression conformiste du groupe des pairs qui s’exerce sur chacun d’entre eux et à laquelle il est difficile de résister ; le racisme et la discrimination dont font l’objet les jeunes vivant à Aulnay, surtout en prévision de leur entrée sur le marché du travail. Le dernier élément remarquable parmi les résultats du tableau des éléments contextuels est l’absence de références à une quelconque identité ethnico-religieuse. La religion est associée, par ces interviewés, à une dimension strictement individuelle et privée. Autrement dit, le rapport que ces jeunes entretiennent à l’égard de deux institutions républicaines, telles l’école et la police, se base sur la critique et le rejet”. Le rapport du Centre d’analyse stratégique , un service du Premier ministre, sur les émeutes de novembre à Aulnay-sous-Bois se base sur des interviews réalisés auprès de jeunes et de responsables.

Il met notamment en évidence le manque de confiance dans l’Ecole. Pour expliquer le retour au calme il cite le renforcement des forces de l’ordre, le rôle des relais sociaux, les effets des actes symboliques d’apaisement la fatigue des émeutiers.
Etude (en pdf)
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