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C’est une idée née au début de l’été, une idée toute simple mais pleine d’ambition, un pari sur l’intelligence et la créativité : dans nos colonnes enseignants et chercheurs se croisent, œuvrant les uns et les autres pour la démocratisation de l’école, si nous les faisions se rencontrer en vrai pour apporter leurs grains de sel conjugués dans le débat sur la refondation.

Les uns après les autres ils nous ont dit oui, Christian Forestier nous a invités dans les locaux du CNAM, George Pau-Langevin nous a apporté son soutien et son ministère a offert l’impression de la brochure. Nathalie Mons, Georges Longhi, Yves Rochex, Yves Reuter, Jacques Bernardin, Henriette Zoughebi nous ont confirmé leur présence. Nous nous sommes replongés avec délice dans les cinq éditions du forum des enseignants innovants, repartant à la rencontre de ceux que nous y avions rencontrés. Devant la profusion de projets, nous avons du faire des choix, trouver les témoignages représentant cinq cents initiatives, les visages de la diversité pédagogique côtoyée dans les forums. Marie, Monique, Amandine, Mahdi nous ont dit oui à leur tour. Nous imaginions déjà les croisements de regard entre tel projet et tel chercheur, entre la vision politique et la décision sur le terrain. Notre journée sur la démocratisation, nous la tenions dans nos mains et dans nos têtes, il ne restait plus qu’à … organiser se détails pratiques.

Alors oui, avouons le, nous n’en menions pas large lorsque nous avons lancé les invitations et puis jour après jour, les inscriptions arrivaient, confirmant que notre idée estivale avait tout pour devenir une bonne idée. Samedi 6, derrière nos tables d’accueil, nous regardions arriver les uns après les autres les participants, qui un samedi venaient s’installer dans un amphi du CNAM pour écouter, débattre, faire de l’école démocratique leur école, notre école. Certains visages étaient connus, d’autres non. Nous avions en face de nous, en vrai les lecteurs du Café Pédagogique dans toute leur diversité. Et cette diversité était belle à voir dans les ateliers de l’après midi. Les échanges ont été vifs et constructifs car derrière les divergences, tous avaient la même préoccupation : celle que l’école soit une école pour la réussite de tous. Dans les échanges éclairés par les conférences du matin, des pistes se sont dégagées, montrant encore une fois la force de l’intelligence collective pour peu qu’elle soit écoutée.

Et de l’écoute, nous en avons reçue. George-Pau Langevin est venue à son tour se déclarer lectrice du Café Pédagogique et adepte de notre sac de plage. Nous retiendrons aussi sa présence dans les gradins du CNAM pour écouter aux côtés de Christian Forestier la restitution des ateliers, une attention portée à la parole des participants. Au-delà de l’anecdote, il s’agit d’une belle reconnaissance du travail de mutualisation accompli et à travers lui, du travail au quotidien des enseignants que nous relayons. Il y a encore trop d’enfants exclus de la réussite scolaire nous dit la secrétaire d’état. Dans le cadre des orientations européennes, Il faut bâtir une croissance intelligente, inclusive et durable. Pour elle, l’innovation pédagogique peut être un moyen de toucher différemment les enfants mais à condition d’évaluer les initiatives pour éventuellement les étendre. L’école démocratique est une école citoyenne qui prend garde de ne pas reproduire, de ne pas accentuer les différenciations. Les paroles de Jaurès sur l’école citées par la secrétaire d’état nous le rappellent.

Alors, si à la rencontre entre chercheurs et enseignants nous ajoutons l’écoute des politiques avec Henriette Zoughebi et George Pau-Langevin, l’objectif défini au début de l’été est plus qu’atteint à l’orée de l’automne. Nous sommes repartis fatigués, la besace pleine de notes, la tête pleine d’idées et surtout avec une belle envie, celle de recommencer. La journée était belle et les rencontres aussi. Alors merci aux participants, aux intervenants, merci aussi à tous nos lecteurs de donner au café cette saveur particulière, une saveur née de la diversité et de l’envie commune de construire jour après jour une école pour tous.

Monique Royer

Sur le site du Café