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“Il
faut, hélas, l’admettre, et en mesurer les conséquences : l’Union
européenne, frappée à Madrid, est entrée à son tour, le jeudi 11 mars, dans
l’ère sinistre du terrorisme de masse. Comme les Etats-Unis, après le 11
septembre 2001, et avec les Etats-Unis, elle va devoir faire face à un
adversaire insaisissable. Cet adversaire n’a ni revendication particulière,
comme peut en avoir l’ETA aujourd’hui ou l’IRA hier, ni territoire
particulier. Il s’en prend aux sociétés démocratiques, attaquées pour ce
qu’elles sont : ouvertes, fluides, respectueuses de l’Etat de droit. La
démocratie, ici comme en terre d’islam, voilà l’ennemi !”
Jean-Marie
Colombani, dans l’éditorial du Monde, appelle l’Europe menacée à ne pas
remettre en question ses libertés. ” La seule réponse est plus de
démocratie.”
. Une solution déjà refusée par Alain-Gérard Slama dans Le
Figaro. Pour l’éditorialiste ” l’adversaire… n’est pas un groupe isolé
de fanatiques, qu’il suffirait d’éradiquer en remontant à la source, comme
George Bush l’a trop cru. C’est le «fer de lance» révolutionnaire des
victimes de la croissance des pays émergents et des laissés-pour-compte de
la mondialisation… Quant à la stratégie à adopter, elle doit, sans
surprise, s’inspirer des conflits précédents, tout en les dépassant. Dans
cette perspective, trois leçons s’imposent : la première, inspirée de la
solidarité de fait Roosevelt-Staline, est l’alliance nécessaire avec les
dictatures du Maghreb, du Moyen-Orient, d’Afrique et d’Asie.. La seconde,
inspirée de Cuba, est la dissuasion : à défaut d’avoir prise sur al-Qaida,
la dissuasion peut être exercée sur les pays d’accueil du terrorisme, en
obligeant ceux-ci à faire la police sur leur propre territoire… La
troisième est le renforcement des moyens de surveillance intérieure et de
protection aux frontières… (Cela) impliquera, de la part de l’ensemble des
citoyens de pays menacés, l’obligation de se plier tous, sans distinction,
aux moyens de détection et de surveillance qui, injustifiés en temps de
paix, le deviennent en temps de guerre”.
Luc Ferry, selon l’AFP, invite
l’école à affirmer ses valeurs. ” La fragilité et la vulnérabilité des
démocraties devant la menace terroriste sont inquiétantes mais nous avons
démontré une formidable capacité de réaction et de solidarité. Chacun peut
devenir une cible mais notre force, c’est notre mobilisation autour de
valeurs”.

Article du Monde
Article du Figaro
Dépêche AFP