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« Chercher à interdire les symboles religieux à l’école n’est pas
la bonne politique. L’interdiction systématique résonne en écho au
fondamentalisme même qu’elle cherche à combattre »
. Dans Le Monde du 13
janvier, Anthony Giddens, conseiller de Tony Blair, passe en revue les
différentes attitudes face au voile islamique en Europe et au Proche-Orient.
C’est pour mieux arriver à condamner le projet de loi. « Cette politique
risque d’aller à l’encontre du but recherché, à cause, précisément, des
nombreuses significations du foulard, à la fois pour celles qui le portent
et pour ceux qui les entourent. Quand l’interdiction entrera en vigueur, les
filles que leurs parents forcent à porter le foulard risquent de sortir de
l’enseignement public et d’être envoyées dans des écoles religieuses. Elles
peuvent se retrouver mariées très jeunes à un homme que leurs parents jugent
convenable et être mères de plusieurs enfants à 30 ans. Une telle issue ne
peut guère être considérée comme désirable par ceux qui veulent plus de
liberté pour les femmes. Si les filles de ces milieux doivent obtenir plus
de chances de décider activement de leur avenir, seule l’éducation dans un
environnement culturel plus ouvert leur donnera ces chances. Pour d’autres,
le hidjab est un symbole d’identité ethnique et d’affirmation de soi dans
une société où les communautés musulmanes constituent une grande partie des
pauvres et des exclus. Elles peuvent rejeter l’idée que l’émancipation des
femmes passe par la minijupe ou le ventre dénudé, tout en se souciant de
promouvoir l’égalité des femmes. Et elles doivent être autorisées à
emprunter cette voie ».

Article du Monde