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Par Françoise Solliec

Quelles conclusions peut-on tirer des diverses actions expérimentées en préfiguration de la réforme des lycées ? Afin d’accompagner au mieux les établissements versaillais dans la mise en place de la réforme, le recteur, Alain Boissinot, a missionné une IPR, Marie-Claude Audouin, pour le suivi des lycées expérimentateurs. Elle nous trace ici un bilan d’étape de sa mission.

Les dix établissements qui ont bénéficié de moyens académiques pour cela expérimentent différents aspects de la réforme, mais chacune de ces expérimentations devait faire partie du projet d’établissement et était souvent l’aboutissement d’une démarche déjà réfléchie, voire déjà existante, explique Marie-Claude Audouin. Par exemple, le lycée Galilée de Gennevilliers fait travailler en parallèle 3 classes de 2nde en aménageant horaires et contenus de manière à inclure une réflexion sur l’orientation et un accompagnement culturel. Le lycée Doisneau à Corbeil a introduit des contrats de réussite scolaire pour les élèves les plus en difficulté. Jean Jaurès à Argenteuil a mis en place un enseignement de détermination « informatique et objets numériques », ainsi qu’une structure de remobilisation des élèves en voie de décrochage.

La possibilité de faire financer les expérimentations « réforme de lycées » est apparue comme une bonne occasion de valoriser le travail des équipes volontaires, tout en disposant d’un laboratoire d’expérimentation. Dès le mois de janvier 2009, un courrier d’informations du recteur a été adressé à tous les proviseurs. Les réponses ont permis de retenir douze établissements. Marie-Claude Audouin, assistée d’une coordinatrice à 2/3 temps, a pris contact avec chacun d’entre eux, afin de les accompagner dans l’explicitation de leurs projets. Une réunion de lancement en février, une réunion de synthèse en mars, ont fait émerger des pistes de travail, rapidement finalisées ensuite.

La publication, en avril dans le journal La Croix, de la liste nationale des lycées expérimentateurs a suscité divers remous. Les efforts de communication et d’explications consentis tant au niveau du rectorat que dans les lycées ont cependant porté leurs fruits bien que 2 établissements se soient retirés, après un vote négatif du CA concernant le projet.

De manière générale, les différentes expérimentations étaient déjà en maturation. Elles pouvaient illustrer certains aspects de la réforme des lycées, mais la validation académique a davantage été accordée en fonction de l’intérêt du projet que pour sa conformité aux axes de la réforme. Certaines actions avaient déjà fait la preuve de leur efficacité (baisse des taux de redoublement à Galois, Sartrouville, par exemple) et témoignaient de la force des équipes d’enseignants engagées.

Au niveau des moyens, pour cette année, les heures de concertation peuvent être rémunérées, mais ce ne sera plus le cas l’année prochaine. Les équipes ont donc le devoir de produire des documents qui serviront de guide à l’avenir. En moyenne, l’équivalent d’1,5 ETP a été attribué à chaque établissement pour mener à bien les actions proposées.

La rentrée a été une période très chargée pour Marie-Claude Audouin et sa collaboratrice, qui ont essayé de participer à un maximum de réunions de concertation dans les lycées concernés. « La présence de représentants du rectorat n’est pas toujours bien perçue au début, mais des liens de confiance se sont établis et le travail en commun s’est avéré très fructueux. Nous apportons un regard extérieur qui permet aux équipes de progresser dans leur réflexion ».

La rencontre organisée début janvier 2010, en présence du recteur, a permis aux lycées expérimentateurs de faire le point sur leurs actions et d’échanger en ateliers sur les pratiques les plus prometteuses. « Il nous est apparu qu’ils avaient une longueur d’avance en terme de réflexion sur l’accompagnement personnalisé et que les enseignements de détermination expérimentés pouvaient facilement devenir des enseignements d’exploration » déclare Marie-Claude Audouin.

« Il va falloir maintenant passer à la généralisation, et le recteur a décidé d’une politique soutenue d’accompagnement des établissements sur la thématique de l’accompagnement personnalisé ». Cet aspect de la réforme est en effet celui qui interroge le plus les enseignants et les chefs d’établissement des lycées expérimentateurs avaient souligné en réunion que « La mise en place de l’accompagnement change le regard porté par les enseignants sur les élèves. Il est l’occasion de croiser les regards et de faire émerger les potentialités de chaque élève, en particulier quand les professeurs ne centrent pas leurs pratiques d’accompagnement sur leur discipline ».

Des séminaires académiques sont prévus avant les vacances de printemps pour lancer et alimenter la réflexion, en proposant certaines des pistes expérimentées, et amener les lycées versaillais à élaborer les actions qui seront mises en place sur ce thème dès la rentrée scolaire 2010.